Les mares temporaires méditerranéennes sont des écosystèmes que nous pouvons observer sur les sites Natura 2000 « Gorge de l’Hérault » et « Montagne de la Moure et causse d’Aumelas ». Elles abritent une faune et une flore bien particulières liées aux caractéristiques du climat méditerranéen : alternance durant l’année, d’une phase inondée au cours de la saison hivernale avec une phase sèche, essentiellement en été. L’assèchement annuel joue donc un rôle fondamental dans le fonctionnement de ce type d’écosystème.
Le Pélobate cultripède : adepte des mares temporaires (© Association LUS)
Bien que ces mares temporaires représentent sans doute un des milieux les plus remarquables, elles sont aussi l’un des plus menacés du pourtour méditerranéen. En effet, depuis les années 1970, près de 50% des zones humides ont disparu. Parfois comblées, bétonnées ou même drainées, les services écosystémiques qu’elles procurent disparaissent alors.
Dans notre contexte local, d’autres menaces peuvent survenir :
- l'alimentation en eau
En effet, ces écosystèmes sont parfaitement adaptés aux assecs estivaux. Évidemment, la sècheresse peut entrainer de la mortalité sur certaines espèces (par exemple des têtards d’amphibiens qui n’auraient pas eu le temps de se métamorphoser). Cependant, il ne faut pas remplir artificiellement les mares car la mise en eau permanente de celles-ci va causer une mortalité sur certaines espèces rares, ou bien en favoriser d’autres qui vont rentrer en compétition avec certains joyaux qui la composent. Par exemple, le maintien de l’eau va favoriser la grenouille rieuse (Pelophylax ridibundu) qui pourra rentrer en compétition avec des espèces plus rares comme le pélobate cultripède ou le triton marbré.
- l'introduction de poissons
L’introduction de poissons dans des petites pièces d’eau est problématique. En effet, par méconnaissance et/ou pour lutter contre les moustiques, de nombreuses personnes relâchent des poissons, qui détruisent totalement la faune locale.
Certains vont prédater directement des espèces comme les larves d’amphibiens, les invertébrés aquatiques. D’autres vont remuer la vase, ce qui entraine la mise en suspension de matières qui vont troubler l’eau, faisant disparaitre certain végétaux et animaux. Enfin, d’autres consomment directement les végétaux, support de la vie de la mare.
Chez les particuliers, la question de régulation des moustiques peut en effet se poser. Mais des solutions de substitution aux poissons existent. Le plus simple est de capturer quelques notonectes dans une mare voisine. C’est une sorte de punaise aquatique, qui est un super prédateur permettant de réguler naturellement les moustiques, sans détruire toute la faune de la mare.
Notonecte : prédateur naturel et efficace des larves de moustiques
(© Jason Crebassa - CCVH)