Autrefois très répandu dans toute l’Europe et l’Asie, la population de castor était réduite à une centaine d’individus dans la vallée du Rhône au début du XX siècle. Convoité notamment pour son extraordinaire fourrure (densité de 12 000 à 23 000 poils par cm2 contre quelques centaines pour le chat ou le chien !), il a finalement été protégé dans les quelques départements où il subsistait encore (Bouches du Rhône, Gard & Vaucluse). Suite à diverses opérations de réintroduction, le castor a recolonisé son territoire, atteignant aujourd’hui des effectifs de l’ordre de 14 000 individus.
Après un relâcher de 6 individus à la confluence avec la Buèges en 1976-78, des traces ont été observées par les naturalistes pendant une vingtaine d’années jusqu’au début des années 2000. Puis la disparition de toute trace récente a fait penser que la population s’était éteinte. Ce n’est que très récemment en 2017, que de nouvelles traces ont été retrouvées, témoignant peut-être d’un retour du castor, en provenance d’une autre population voisine. L’autre hypothèse possible, c’est que la population initiale de la confluence s’est déplacée pour trouver un site plus adapté à ses besoins.
Carte issue de la synthèse 2016 publiée par l'ONCFS
Des prospections avec l’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) sont prévues cet hiver pour tenter de mieux connaître la répartition de l’espèce au sein du site Natura 2000.
Quelques éléments d’écologie...
Strictement végétarien, cet animal, qui est le plus gros rongeur d’Europe, est capable d’engloutir, au stade adulte, près de 2 kg de matière végétale. Une trentaine d’espèces d’arbres peuvent être consommées, mais ce mammifère semi-aquatique ne cache pas sa préférence pour le saule, arbre-roi s’il en est, dans la forêt qui borde nos cours d’eau (appelée « ripisylve»).
Actuellement, le castor n’a pas prédateur notable ; la principale menace concerne la dégradation voire la destruction de son habitat. En effet, ce rongeur a besoin d’une ripisylve en quantité et en qualité puisque c’est cette forêt qui lui garantit à la fois le gîte et le couvert.
Le castor est une espèce territoriale, avec un marquage olfactif du territoire par une sécrétion à forte odeur de musc appelé castoréum. Il est sociable, les 2/3 des castors vivent en groupes familiaux composés de 2 adultes, des jeunes de plus d’un an et des jeunes de l’année. La taille d’une famille varie de 2 à 6, elle est en moyenne de 3,8 en Europe. Les individus isolés peuvent constituer une population “ flottante ” représentant près de 40% des effectifs totaux.